Avez-vous un «préado» de 3, 4, 5 ou même 6 ans à la maison? Pas toujours facile de jongler avec les attitudes et les réactions de nos beaux trésors qui se croient les rois du monde! On peut parfois les percevoir comme des mini-adultes à cause de leur grandeur, leur maturité ou bien par leur langage qui est très développé comparativement à d’autres enfants du même âge. Ils sont les plus vieux du milieu de garde qu’ils fréquentent et ils ont fait le tour des installations. Ils démontrent un besoin de défis et de nouveauté afin de continuer à se développer.
Néanmoins, ils sont encore petits et leur cerveau est en pleine construction dans toutes les sphères de leur développement, que ce soit au plan émotionnel, cognitif et même moteur. Les «teenager four», comme on les nomme aujourd’hui, se situent dans un développement tout à fait normal et sain pour devenir la meilleure version d’eux-mêmes. En tant qu’adultes, nous avons un rôle à jouer dans nos interventions afin de les amener à réfléchir, à se poser des questions et à trouver des stratégies qui seront bénéfiques et efficaces tout au long de leur développement, voire même de toute leur vie!
Voyons de plus près comment on peut adapter nos interventions et les faire évoluer de manière saine et positive.
De quoi ont-ils besoin ?
L’enfant de 3, 4, 5 ou 6 ans entre dans une période d’évolution et de changement. Il apprécie particulièrement avoir le pouvoir de décider, de prendre part à la recherche dans les résolutions de problèmes. Cela peut parfois l’amener à avoir de la difficulté dans ses relations avec ses pairs et à chercher le soutien de l’adulte. En ce sens, l’adulte doit démontrer à l’enfant sa solidité et son leadership lorsqu’il impose des règles, un cadre et des limites. Celles-ci lui permettront de se sentir en sécurité, de se laisser guider par l’adulte et de le respecter. Il a besoin qu’on le stimule au plan intellectuel avec des questions qui favoriseront sa réflexion et lui permettront de prendre des décisions plus éclairées.
Un besoin d’autonomie et de réalisation se fait sentir et lui permet de développer sa confiance en ses capacités et en son jugement. Je vous suggère donc de l’inviter à participer activement aux tâches familiales par de petites responsabilités que vous pourrez lui offrir tous les jours. Ainsi, en plus de parfaire ses compétences, vous lui procurez un moment privilégié avec vous, ce qui contribue à remplir son réservoir affectif. Comme on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, il est fort à parier que votre enfant aura une réaction lorsque vous lui ferez une demande ou que vous prononcerez un «non». Le cas échéant, utilisez la technique «changer le non en oui». Voici un exemple: votre enfant veut aller jouer avec ses amis, mais doit d’abord ranger ses jouets. Dites-lui: «Oui, tu peux aller jouer avec tes amis lorsque tu auras rangé tes jouets!». Je vous invite également à verbaliser l’état de votre enfant et l’émotion qu’il vit. Ainsi vous contribuerez à désamorcer sa réaction et il se sentira compris et respecté. Et son besoin d’amour et de sécurité sera comblé par ces petites actions toutes simples.
Quelles sont les bonnes interventions à privilégier ?
Je vois régulièrement des parents ou des intervenants traiter d’égal à égal l’enfant avec qui ils ont un différend. Parfois, ils considèrent que l’enfant a une excellente compréhension de la situation parce qu’il est très grand pour son âge ou bien parce qu’il a un langage avancé. Certes, l’enfant est capable de faire certains liens, mais son cortex préfrontal est encore immature comparativement à celui de l’adulte. On ne peut donc pas s’attendre à ce qu’un enfant de 3, 4, 5 ou 6 ans respecte les règles de notre société et s’y conforme sans se mettre les pieds dans les plats.
Voici quelques suggestions d’interventions à privilégier :
– Émettez une consigne claire et offrez deux choix afin de donner un certain pouvoir de décision à votre enfant. Celui-ci a besoin de sentir qu’il a un certain contrôle sur la demande. Vous diminuerez ainsi les confrontations et, par le fait même, les guerres de pouvoir.
– Faites de la prévention, annoncez combien de temps il reste à une activité et quelle sera la prochaine étape. Mettez des images concrètes en utilisant des pictogrammes, des photos ou des images. Ainsi vous permettez à votre enfant d’avoir une meilleure compréhension de la situation et vous contribuez à sa sécurité intérieure et à la diminution de ses désorganisations.
– Soyez constant et cohérent dans vos interventions. Lorsque vous donnez une conséquence, assurez-vous qu’elle est en lien avec l’action posée afin que l’enfant en retire un apprentissage positif. Par contre, soyez certain de pouvoir appliquer la conséquence énoncée jusqu’au bout. Un super truc que je vous livre ici est de prendre trois secondes avant de parler ou bien, de dire à l’enfant que vous allez y réfléchir. Vous ferez un retour avec lui lorsque vous aurez pris une décision.
– Je vous mentionne régulièrement d’utiliser des outils qui permettent la décharge émotionnelle avec votre enfant. Offrez, par exemple, les trois gros câlins à plusieurs reprises au courant de la journée. Vous contribuerez à diminuer les petites peurs, les insécurités et à réduire les tensions accumulées qui le désorganisent. Peu importe l’outil, assurez-vous qu’il libère l’enfant des stress et des petits tracas qu’il a vécus pendant sa journée. Exemples: exercices de contraction/ décontraction, techniques de respiration, mouvements de yoga, activités physiques, corde à sauter, etc.
Bon à savoir
L’hypnose conversationnelle avec les enfants est un excellent outil pour les aider dans la gestion de leurs émotions, pour travailler sur un défi ou une difficulté. Elle travaille de concert avec le subconscient, ce qui permet à l’enfant d’aller réveiller toutes ses ressources intérieures et de s’en servir dans son quotidien. Vous pouvez lire le texte complet sur l’hypnose avec les enfants.
En tant que parent ou intervenant, notre plus grand souhait est que l’enfant réalise son plein potentiel et devienne la meilleure version de lui-même. Je crois personnellement que c’est le plus beau et plus grand des cadeaux que l’on puisse lui donner. Il n’y a pas de honte à ne plus savoir ou donner de la tête, c’est tout à fait normal et naturel. Il n’y a aucun livre qui a le mode d’emploi de notre enfant mais vous, vous possédez cette petite voix intérieure à qui vous pouvez faire confiance. Si vous avez besoin de parler, d’être rassuré ou guidé dans le plus grand respect de votre rôle parental, je serai là pour vous et votre famille.
Au plaisir de vivre des réussites avec vous et votre famille adorée!
Laithicia Adam, coach familial, hypnologue
Fondatrice et directrice de Lili Rescousse
lrcoachingfamilial.ca
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