Régulièrement, lorsque je travaille auprès de familles, je mentionne que les enfants sont comme des mini-radars sur deux ou quatre pattes: ils nous observent et détectent le moindre signal! Oui, oui! Comme une éponge, ils absorbent nos émotions ainsi que les tensions qui s’accumulent à l’intérieur de nous. Nos enfants deviennent donc rapidement submergés et ils explosent, n’étant pas encore habiletés à faire face à ce trop plein. Il nous faut donc apprendre à jongler avec nos émotions et avec les leurs si nous souhaitons intervenir de manière positive et bienveillante la plupart du temps ?. Est-ce toujours facile?
Euuuuuuuuuh…. non!
Nous sommes des êtres émotionnels qui vivons et absorbons des émotions au quotidien et comme vous le savez si bien, il n’y a personne de parfait. Mais la société d’aujourd’hui est de plus en plus intransigeante et elle en demande toujours plus. Alors, comment fait-on pour trouver un juste équilibre et offrir à nos adorables fripouilles un environnement sain, parfois parsemé des zones de turbulences, qui leur permettra de grandir et d’évoluer? Je vous propose de mettre en lumière trois attitudes qui nuisent à l’écoute, à la collaboration et à la relation avec notre enfant.
Attitude #1 : Répéter sans fin, menacer puis hurler!
Cela vous rappelle-t-il quelqu’un? Répéter sans fin une consigne, menacer, répéter, menacer de nouveau, répéter, se mettre en colère et puis, finir par abdiquer et donner ce pourquoi nous nous sommes obstinés et mis hors de nous! Il n’y a aucun mal à répéter une ou deux fois pour donner une petite chance à l’enfant de se diriger vers l’objectif ou la consigne évoquée. Toutefois, les répétitions, les discours à n’en plus finir ainsi que les menaces ne changeront rien si, au départ, vous n’êtes pas l’adulte solide et confiant dont l’enfant a besoin pour collaborer. Je vous suggère donc de vous arrêter, compter trois secondes, prendre une grande inspiration, annoncer votre consigne et ce qui va arriver si non-respect de celle-ci, puis vous éloigner. N’oubliez pas de mettre en application la conséquence en lien avec le comportement, s’il y a lieu.
Attitude #2 : Faire à la place de l’enfant pour sauver du temps
Ce n’est pas un scoop pour personne que chaque minute de notre temps est précieux et compté quasi à la seconde près. Alors quand votre enfant décide que c’est ce matin, à moins de deux minutes du départ, qu’il décide de vouloir commencer à se pratiquer à nouer ses lacets ou qu’il veut essayer de mettre son pantalon «tout seul», il est fort probable que ce ne soit vraiment pas le bon moment! Au lieu de tomber dans l’impatience et de laisser les répercussions du stress vous envahir, je vous invite à prévoir un 10 à 15 minutes de votre temps pour permettre à votre enfant d’acquérir l’autonomie dont il a besoin. Voici un petit outil très simple: une minuterie. Assurez-vous de lui montrer comment elle fonctionne et de lui signifier que, lorsque celle-ci sonnera, il doit avoir terminé. Sinon, vous le ferez avec lui et il pourra se pratiquer plus tard à la garderie ou à l’école. Je vous suggère aussi fortement de verbaliser son émotion afin qu’il puisse en prendre conscience et offrez-lui un gros câlin ou tout autre forme de décharge émotionnelle qui l’aideront à s’apaiser.
Attitude # 3 Les punitions et les conséquences incohérentes et exagérées
Lorsque nous tombons dans notre cerveau reptilien (cerveau primitif), nous avons trois façons de réagir: attaquer, fuir ou figer. Ce sont des réactions de protection face à un stress ou une émotion intense qui envoient à notre cerveau un message que nous sommes en danger. Nous n’avons donc plus accès à notre cerveau intelligent, soit le néocortex. Ce sont souvent les moments où nous sommes fatigués ou submergés par le travail ou autre tracas du quotidien, qui nous amènent à utiliser la menace ou la punition extrême. Comme par exemple: «Si tu ne ranges pas tes jouets, je vais tous les mettre à la poubelle!». En théorie, nous savons parfaitement bien que ces menaces sont complètement inutiles, voire absurdes, et que nous ne les mettrons pas en application. Toutefois, lorsque nous sommes dans le «moment», on agit avec impulsivité et désorganisation. Cela se répercute chez notre enfant et nous mène tout droit vers l’explosion et l’exagération.
Tout comme je vous l’ai mentionné plus tôt, je vous invite à prendre trois secondes avant de dire quoi que ce soit. Offrez le gros câlin pour faire votre fameuse décharge émotionnelle, puis voyez ce que vous pouvez mettre en place et qui laissera à votre enfant un apprentissage constructif en lien avec son comportement.
Voici un exemple concret. Si votre enfant refuse de ranger ses jouets, plusieurs options sont envisageables :
- Offrez-lui votre aide, laissez-le ranger la plus grande partie, mais soyez avec lui;
- Demandez-lui par quel jouet il veut commencer: les blocs ou les camions?
- Demandez-lui comment il veut faire pour ranger ses jouets : on met de la musique ou on fait une course? Utilisez ses intérêts pour faciliter la demande.
- Vous pouvez utiliser toutes ces options dans différents moments du quotidien ?
La conséquence doit être mise en application le plus tôt possible, surtout lors de la petite enfance. Si vous la repoussez ultérieurement au courant de la journée, celle-ci n’aura plus aucun sens pour lui. Donc, je vous suggère de l’appliquer au moment même où le comportement survient. Par exemple, votre enfant brise un objet durant une colère ou vous crie des insultes. La conséquence logique à ce comportement est un acte de réparation envers la personne ou l’objet. Bien évidemment, on attend le retour au calme avant de procéder à la courte explication et à la mise en action de l’intervention.
Un second exemple: votre enfant refuse de faire une tâche durant sa routine du matin ou du soir (se brosser les dents, ranger ses jouets, etc). La conséquence logique pourrait être de lui dire: «Lorsque tes jouets seront rangés (ou que tes dents seront brossées), nous allons pouvoir raconter l’histoire ou tu pourras avoir ton moment télé. Toutefois, toutes les minutes que tu perds seront soustraites à l’histoire ou à ton moment télé. C’est toi qui décides!». Et bien sûr, on enlève le nombre de minutes qu’il perd à l’activité sans l’enlever au grand complet.
En terminant, être un parent est un apprentissage de tous les jours. Soyez indulgent et patient envers vous-même. N’attendez pas d’être au bout du rouleau pour demander des réponses à vos inquiétudes. Plusieurs options et stratégies peuvent être mises rapidement en place pour vous guider.
À très bientôt!
Laithicia Adam, coach familial/hypnologue spécialisée avec les 0 à 12ans.
Fondatrice et directrice de Lili Rescousse
lrcoachingfamilial.ca